Produite à 512 exemplaires entre 1955 et 1958, Pininfarina signe un chef d’œuvre pour le cabriolet Aurélia, sûrement le plus élégant jamais fabriqué à mettre en perspective avec la Simca Huit Sport mais côté moteur …
A partir d’un châssis de B20 raccourci et un moteur un peu modifié pour entrer sous ce bas capot, il place l’habitacle au milieu de l’auto et l’équilibre parfaitement.
Coté motorisation, il s’agit du premier v6 en aluminium de série. Une merveille de sonorité mais aussi de beauté sous le capot tellement tout y est symétrique comme une architecture renaissance.
La puissance n’est pas en reste avec 118cv et une vitesse de 180 km/h pour l’Europe et une moins grande pour les usa (moins 10 cv en moyenne).
La cabriolet avec ses déflecteurs de porte, ses poignées de porte, sa capote et son chauffage est plus agréable à l’utilisation que le spider.
Celui que nous avons eu la chance d’essayer et de mettre au point progressivement en vu d’un usage intensif et en accord avec les attentes des propriétaires des années 50 est dans une superbe livrée bleue ciel avec une pointe de gris et de vert en peinture satinée du plus bel effet.
Son intérieur en cuir beige lui donne un côté dolce vita immédiat. Coté carrosserie et sellerie, il a bénéficié d’une restauration intégrale au début des années 2000 et n’a pas vieillit depuis. Sa restauration a été médaillée d’or par l'ASI (equivalent du mariage de l’automobile club et d’un concours d’état) en Italie.
Cote mécanique, l’intégralité a été refait dans les moindres détails (moteur boîte pont liaisons au sol direction électricité etc.) dans deux belles officines : l’une en Italie sur dans la région des lacs pour l’ensemble et ensuite chez Michel Chevallier pour un démontage complet du moteur afin de contrôler chaque pièce après 1000km et d’en valider la qualité de réalisation. Prudence prudence !
À ce jour l’auto est parfaitement au point, le moteur est d’une onctuosité, d’une puissance et d’un couple sans pareil et a déjà réalisé des pointes à 140/150 en fin de rodage.
Pour comprendre cette auto, il faut regarder et admirer chaque détail. Ensuite une chose est certaine, vous savez que vous êtes devant une voiture d’exception et que vous allez tomber amoureux, passionné et aliéné à toutes ses qualités.
1. Sur le dessus des ailes avant, il y a deux pastilles couleur carrosserie qui ne sont pas des bouchâtes de rétroviseurs de caravane mais permettent d’accéder au e fait de démontage du train avant dont l’origine remonte à la Lancia Lambda de 1922. Un original système intégrant ressorts hélicoïdaux et amortisseurs réglables au moyen d’un pompe avec graissage à actionner depuis le capot moteur 1 à 2 fois par an. Le duscrissernt s’effectue au moyen d’un robinet situé sur l’amortisseur en fonction de la température extérieure.
2. La mécanique est dite transaxale avec moteur avant et boîte tout à l’arrière accolée au pont. L’avantage de l’implantation transaxale est la réduction de la taille de l’arbre de transmission qui tourne au régime moteur. L’auto est allégée et parfaitement équilibrée.
3. À l’intérieur on donne dans le détail et la manivelle de vitre est pliable pour ne pas venir gêner les occupants.
4. Dans le capot moteur, on découvre deux ampoules d'éclairage pour intervenir de nuit.
5. Les capots avant et arrière sont montés sur compas avec blocage intégré.
Les petits moins de l’auto ;
1. Le pliage dépliage de la capote qui nécessite d’avoir fait bac +X et d’être deux personnes pour ne pas y laisser deux doigts.
2. Le chauffage qui se règle on/off depuis le capot moteur.
3. L’ergonomie des sièges qui accusent bien leurs 70 ans en matière de tenue et de maintien.
Le démarrage de l’auto est un enchantement...
On met la clé, on tourne puis on appuie tout en mettant le starter et instantanément le bruit caractéristique du démarreur vous donne le sourire avant d’entendre le feulement sourd et puissant du moteur et de ses deux lignes d’échappement.
Le levier de vitesses tombe sous la main et les vitesses se passent sans aucun problème à la montée comme à la descente mis à part la première non synchronisée qu’il convient de passer selon les règles.
A 2500/3000 tours (110/120 km/h en 4e) c'est le régal et ça monte ensuite en devenant rauque et métallique jusqu’à 4500 tours mais à ce régime on est déjà loin des limites de vitesses et en core à 1000 tours du max. Avant même de vous en rendre compte vous êtes en train de cruiser à plus de 100/110 km/h.
La tenue de route est parfaite, la direction non assistée est légère si vous avez des bons pneus récents et bien gonflés (Michelin x et 2kg de pression). Il faut parfois accepter quelques tremblements du volant dus au poids important des enjoliveurs qui viennent déséquilibrer les roues. Mais c’est ponctuel et accepté au regard de l’âge de la voiture (70 ans) et de ses qualités qui arrivent en droite ligne des années 20/30 !
Le freinage est sans assistance avec 4 tambours mais avec un bon molet, l’auto s’arrête en ligne droite et de manière puissante.
L’éclairage renforcé par des leds de chez LASER CAR France est excellent la nuit. Sur notre auto nous avons placé des clignotant d’Alfa sur le dessus du pare choc arrière afin de renforcer la sécurité au roulage. Un éclairage intérieur derrière le tableau de bord vient créer une ambiance chaleureuse la nuit.
Pour conclure ;
Une auto rare.
Une auto d’ingénieur à la modernité exceptionnelle à l’époque que l’on ne peut confier au premier garagiste venu pour une intervention importante
Une auto puissante qu’on peut qualifier plus de gt que de sportive malgré ses nombreuses participations à des épreuves mythiques
Une auto trop souvent éloignée des routes pour ne sortir que lors de concours d’élégance internationaux
Une voiture que je positionne dans la même catégorie que la 300SL roadster (plus commun, plus puissant 215 cv, bien plus lourd de 200 kg, à la carte ure bien plus longue et finalement bien plus cher) ou la BMW 507 (plus rare encore 257 exemplaires contre 512 pour la Lancia, plus puissant 150cv contre 120, mais beaucoup beaucoup plus cher).
La Lancia Aurelia B24 est assez peu connue et c’est une excellente affaire au regard du prix de ses concurrentes. On la retrouve dans le film avec Bardot et Trintignant «Et Dieu Créa La Femme» et dans le chef d’œuvre de Dino Risi «Le Fanfaron» avec Victorio Gassman et Jean-Louis Trintignant.
La Lancia Aurelia est disponible à la location avec chauffeur chez Cockpit Vintage Cars & Tourism, contactez-nous pour réserver votre balade !
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