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Anticiper avec une voiture ancienne est un impératif. Il faut, au début, considérer qu’on ne la connaît pas et que rien ne va se passer comme on pourrait le penser. Un peu comme avec un animal à apprivoiser !
Tout d’abord le freinage qui va surprendre car nos voitures n’ont pas d'ABS ...
Certaines n’ont pas d’assistance et d’autres sont encore équipées de tambours et non pas de disques.
Toutes freinent très bien pour qui les connaît mais bien différemment des voitures modernes.
Il faut remplacer l’assistance par le muscle et l'ABS par la tendresse pour éviter le blocage. L’équilibre entre ces deux notions vous apportera le freinage parfait.
Il faut du temps pour l’apprendre, l’apprivoiser, le dompter et donc la prudence intervient instantanément pour celui qui le découvre.
La prudence invitant alors à prendre de la distance avec les obstacles de toutes natures prévisibles ou pas (voiture qui vous précède, panneau stop ou feu rouge ou tout simplement la probabilité qu’un chien, un enfant ou un ballon ne traverse.
Le regard devient alors incisif, le cerveau concentré sur la route, la vitesse moins forte, les mains biens placées.
Les gestes se mettent en place naturellement et l’habitude va transformer cet état d’éveil intensif en une seconde nature qui vous rendra très performant, calme, détendu.
D’autres facteurs invitent à l’anticipation comme la tenue de route qui est beaucoup plus souple et vous interdit tous geste brusque tant latéralement (coup de volant) que longitudinalement (freinage brusque).
La météo est aussi un facteur environnemental majeur sur le comportement de votre voiture et son ancienneté en décuple l’importance ; une météo humide et la tenue de route va se trouver très perturbée. Seule l’anticipation de la nature du revêtement (ils sont très variables), de l’état de la route (bombée ou pas, usée ou pas), de l’état de vos pneus (avez vous pensé à les inspecter avant de partir ?)... A regarder leur année de production pour vous faire une idée de leur dureté, de leur marque, de leur pression ? Si la réponse est « non », arrêtez-vous de suite et analyser ces dimensions, transposez les à votre mission en entreprise !
Pour ma part, j’aime ce moment magique quand après une journée très chaude d’été, la nuit tombe et apporte de point de fraîcheur qui va créer un effet de verglas entre des pneus très chauds et un macadam qui devient plus frais. Cela va provoquer des dérives (glissades) très douces mais importantes et très agréable les pour celui qui aura compris analyser et qui pourra alors maîtriser sa trajectoire pour gagner quelques instants précieux face à ses concurrents.
Plus vos gestes seront calmes et mesurés, plus vous maîtriserez votre "véhicule" qui doit être déplacé d’un point à un autre (et qui peut donc être une voiture mais aussi une entreprise ou un produit) et plus vous serez performants.
L’objectif est simple mais multiple comme pour un champion : observer, analyser, maîtriser, agir, contrôler.
Ces éléments vont devenir instinctifs en quelques minutes, quelques heures …
On peut alors se demander : comment les transposer dans l’univers quotidien de son travail de son métier, et pourquoi on dit si souvent « ça dérape » ou encore « ça bloque » !
La conduite de projet devrait être appréhendée comme une voiture ancienne.
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